"Ce qui m'intéresse ce sont les images comme je les pense, et comme elles se trouvent dans la tête des gens"

 

 

 

 

"Proposer un vaste panorama de l'art du vingtième siècle et plus précisément celui de la deuxième moitié du siècle, voilà ce à quoi s'emploie Carole Douay. Au-delà d'un propos didactique, ce jeu de références pose de nombreuses questions, et notamment sur la charge symbolique ou plutôt subjective de l'oeuvre d'art. Lorsque l'on s'attarde sur les œuvres citées à travers ce travail, l'importance accordée aux pratiques issues des ready-made de Duchamp ajoute à cette production une réflexivité supplémentaire. Le choix d'un objet banal devenu objet d'art comme sujet d'un motif peint ou dessiné, puis mis en scène dans une installation déterminée, déplace le questionnement sur plusieurs plans apriori distincts. Dans un premier temps nous sommes  absorbés par le jeu d'identification des "symboles" , nous mettons à l'épreuve notre mémoire. A ce premier stade de la rencontre avec son travail, Carole Douay insiste sur l'éventualité d'un rapport "subjectif" avec cette œuvre, selon notre capacité à nous la remémorer. Cette insertion de la subjectivité dans l'élaboration objective d'un ensemble de référents se trouve dans la répartition sérielle adaptée par Carole Douay. Le rapprochement opérés entre certaines citations lors de la distribution, ne sont ni innocents, ni stratégiques.   C'est à une autre logique qu'ils répondent, moins identifiable, plus ouverte. Ce détachement d'une pratique purement appropriationniste apparait aussi à travers la création d'un nouvel objet, constitué par la mise en scène d'une nouvelle énigme à résoudre."